L'aïkido est une discipline martiale de plus en plus pratiquée par les jeunes dès l'âge de 6 ans. Cette voie traditionnelle s’adapte tout à fait à notre vie moderne en nous apprenant à résoudre les conflits sans violence.
Les valeurs éducatives de l'aïkido participent à l'éducation de l'enfant : respect du lieu où l'on pratique, respect des règles. Le jeune prend sa place dans le groupe en apprenant à se respecter lui-même et à respecter les autres.
Le développement de l'attention qui est au centre de la pratique le conduit progressivement à prendre conscience de ses capacités, de son potentiel créateur. Il travaille son attitude posturale, le contrôle et la coordination de ses mouvements. Cette voie lui enseigne la sincérité de l'action, le sens de l'effort, à transformer le conflit. Il s'ouvre ainsi à sa propre sensibilité.
Les sections enfants et jeunes :
Les sections jeunes sont présentes dans une majorité de clubs. Vous pouvez consulter sur le site fédéral, ou les sites régionaux les clubs référencés et vérifier l’existance de cours spécifiques jeunes. Vous pouvez également vous informer plus précisément au niveau de chaque ville en consultant par internet les informations sur l’ association locale d’Aïkido.
Qu’est-ce que l’Aïkido ?
L’Aïkido est un Art Martial japonais basé sur des mouvements circulaires destinés à projeter et à contrôler l’attaquant sans dommage. A partir d’une attaque simulée, l’Aïkido banalise l’attaque et conduit le pratiquant vers une réponse adaptée : ne pas fuir, faire face à l’attaquant avant de se déplacer et d’esquiver.
Les techniques d’Aïkido s’appuient sur la souplesse et l’utilisation de l’énergie de l’attaquant plutôt que sur la force physique. Les pratiquants développent un ensemble de principes et d’attitudes visant à résoudre les conflits de manière calme et mesurée.
Quelles sont les valeurs éducatives de l’Aïkido ?
« Parfaite école d’enseignement, d’expérimentation et de développement des valeurs morales et physiques des jeunes, l’Aïkido représente une méthode d’éducation complète ».
Physique : la pratique de cette discipline améliore la santé par :
un développement harmonieux de toutes les parties du corps,
l’augmentation de la souplesse,
la correction de l’attitude (colonne vertébrale),
le contrôle de la respiration,
la relaxation,
l’endurance ....
Technique : l’étude des mouvements impose l’étude :
du déséquilibre,
la connaissance et l’utilisation de l’énergie,
le développement des réflexes.
Morale : le respect du Bushido, code d’honneur et de morale traditionnel des Arts Martiaux japonais, et l’esprit particulier de non violence caractérisant l’Aïkido, permettent au pratiquant d’acquérir les valeurs morales les plus élevées telles que :
politesse,
modestie,
bonté,
loyauté,
fidélité,
honneur,
courage et parfaite maîtrise de soi.
A quel âge peut-on débuter la pratique de l’Aïkido ?
Les techniques d’Aïkido privilégient la souplesse plutôt que la force. On peut pratiquer à partir de 6-7 ans, parfois moins dans certains clubs. N’hésitez pas à vous renseigner auprès du professeur.
Combien de temps par semaine faut-il pratiquer l’Aïkido ?
L’Aïkido peut se pratiquer une ou deux fois par semaine dans le club. La ligue organise par saison plusieurs stages départementaux ou régionaux qui sont l’occasion de rencontrer d’autres jeunes pratiquants.
Combien coûte la pratique de l’Aïkido ?
Pour pratiquer l’Aïkido il est nécessaire d’acquérir :
la licence assurance annuelle fédérale, et une cotisation annuelle ou trimestrielle (se renseigner auprès du club), la cotisation servant à payer les charges du club.
une tenue d’entraînement (GI) appelée familièrement KIMONO, et une ceinture blanche pour les débutants.
Notez que certains clubs proposent une bourse de vêtements d’occasion.
Le port du "hakama" (jupe culotte noire) dépend de la décision de votre professeur.
Quelles sont les formalités d’inscription ?
présenter un certificat de non contre indication à la pratique de l'Aïkido,
signer l’autorisation parentale sur la demande de licence,
régler la licence fédérale et la cotisation club.
Le professeur remettra alors au pratiquant un carnet-passeport à garder précieusement dans son sac.
Quels sont les grades en Aïkido ?
Il existe deux types de grades en Aïkido :
les KYU (ceintures de couleur) : blanc, jaune, orange, vert, bleu, marron. Le professeur du club est responsable de la délivrance de ces grades.
les DAN (ceinture noire) : l’examen est régional, voire national, et est reconnu par l’Etat. Il faut au moins trois ans de pratique et être âgé de 16 ans minimum pour se présenter à l’examen de Ceinture Noire 1er Dan.
Comment se déroule une séance ?
Une séance d’Aïkido comprend généralement 3 temps :
la préparation (ou échauffement) : son but est d’échauffer le corps et les articulations. Il est important d’arriver à l’heure au cours afin de participer à l’échauffement.
le cours proprement dit : étude des mouvements de l’Aïkido. L’enseignant adapte le cours au niveau des élèves et à leur âge.
le retour au calme : c’est un temps privilégié pour revoir les mouvements appris et pour calmer sa respiration avant le salut final.
Pourquoi saluer avant et après chaque cours ?
Le premier salut se fait vers le mur d’honneur (KAMIZA en japonais). Il s’agit d’un signe de respect envers le fondateur de la discipline.
le deuxième salut est pour le professeur, en signe de respect et en remerciement de la peine (et parfois de la patience) qu’il se donne pour transmettre ce qu’il a appris.
Quels risques pour mon enfant ?
L’Aïkido est une discipline où bien peu d’accidents sont recensés.
Y a-t-il des compétitions en Aïkido ?
La vie moderne est compétition, agression, et écrasement de l’autre par la violence. Le but de l’Aïkido n’est pas de diviser les pratiquants entre gagnants et perdants, forts et faibles, mais de leur donner les moyens de répondre avec calme, mesure et efficacité à une agression qui, par définition, n’a pas de règle. Il n’y a pas de compétition en Aïkido.
Le professeur est-il diplômé ?
Un club est affilié à la F.F.A.B, Fédération agréée, reconnue par l’Etat. Cette Fédération organise des formations, des Ecoles de Cadres à l’attention des professeurs, et également une formation spécifique "Enseignants Jeunes". Il existe actuellement plusieurs diplômes d’enseignement :
le Brevet d’Initiateur Fédéral d’Aïkido B.I.F.A. (Enseignement bénévole)
le Brevet Fédéral BF (Enseignement bénévole) ces deux diplômes attestent que votre professeur a suivi une formation pédagogique pour enseigner l’Aïkido auprès de la Fédération.
le Brevet d’Etat d’Educateur Sportif BEES : plus complet, c’est un Diplôme d’Etat sanctionnant une formation générale et une formation spécifique à l’enseignement de l’Aïkido (Enseignement contre rémunération).
Conformément à la loi, les diplômes des enseignants ainsi que l’attestation d’affiliation à la Fédération sont affichés au club.
Texte de Michel VENTURELLI CEN FFAB et Alexandre GESP
Celui qui découvre cette discipline martiale pour la première fois peut trouver étrange cette longue jupe noire (hakama), ces sabres, bâtons de bois (boken et jo) et ce cérémonial si précis. Pourtant, en entrant dans le Dojo, on reste saisi par le sérieux et l'application des élèves. Si tant d'adultes et d'enfants pratiquent l'aïkido en France, c'est parce qu'ils ont trouvé là une excellente école de vie et une solution à leurs problèmes quotidiens.
Respecter le cérémonial (reisiki), c'est apprendre à trouver sa place au sein d'une communauté sans prétention et sans fausse modestie. Pas de peur des autres, ni d'affirmation exagérée de sa force. Pratiquer l'aïkido, c'est refuser d'être vaincu ou vainqueur, c'est remédier autrement à la violence et par là même se faire respecter dans une société devenue de plus en plus dure.
Avoir une bonne attitude (un bon shizei), c'est non seulement se tenir droit mais aussi tirer le meilleur parti de ce que l'on est. C'est apprendre à utiliser la force de la terre par sa position mais aussi la force cosmique par la respiration.
C'est avoir fait la paix intérieure et utiliser les ressources de son mental et de son corps, qui réunis, décuplent la force. Chacun a l'énergie nécessaire pour vivre et réussir. Encore faut-il savoir trouver cette énergie.
L'Aïkido apprendra aussi à tout pratiquant à aller de l'avant, à oser entreprendre (irimi) à estimer l'autre et sa position à sa juste valeur (ma-aï) à poursuivre ses efforts jusqu'au résultat final et à ne pas se décourager en route (zanshin).
Toi, l'enfant qui débute, il te faudra bien sûr apprendre les techniques, mais l'essentiel reste cette recherche plus profonde. Pratique avec souplesse et respect de l'autre (aïte) et tu sauras tirer le meilleur parti de toi-même.
René TROGNON - CEN FFAB - 7ème Dan – BE 2
Do : La voie en tant que cheminement spirituel Jo : Le lieu
Ce qui fait véritablement d’un lieu un Dojo, c’est l’Etiquette. Tout dans le Dojo est régi par elle, de par sa disposition et ses orientations. Le calme doit y être respecté pour pouvoir recevoir l’enseignement prodigué, rechercher correctement dans la pratique avec les autres. Bien plus qu’un lieu, c’est un esprit, chacun a la responsabilité de faire du lieu de pratique un véritable Dojo et non une salle d’entraînement.
Le mur d’honneur
C’est le mur principal, sans lui, pas de Dojo. En extérieur, on prend souvent une représentation matérielle (un arbre, un mur, une haie…), lorsqu’il n’y a rien, on prend la direction du soleil levant. Sur ce mur est exposée la photo du fondateur de l’Aïkido, O Senseï Moriheï Ueshiba. On peut aussi y mettre la photo du maître contemporain que l’on suit, des calligraphies, des gravures, des fleurs…
Le mur d’honneur peut recevoir plusieurs noms :
― SHINZEN : Là où un petit autel Shintô peut être dressé.
― KAMIZA : C’est le siège des Kami (divinités Shintô ; Ka : caché ; Mi : le corps ; Za : siège, position)
― SHOMEN : S’applique pour un mur d’honneur ayant la même fonction dans plusieurs budo, évitant ainsi qu’il soit trop surchargé par les photos ou les calligraphies.
Ce mur d’honneur va régir toute la hiérarchie du Dojo, pour les placements, les saluts…
Le mur inférieur
Face au mur d’honneur, le SHIMOZA représente une avancée de l’inférieur au supérieur en pénétrant dans le Dojo. C’est en son centre que se trouve l’entrée dans un Dojo idéal.
Le côté supérieur
Le JOSEKI est le côté droit lorsqu’on est face au Kamiza. C’est le côté des élèves les plus avancés.
Le côté inférieur
A gauche, le SHIMOSEKI, s’y tiennent les débutants.
Comme on l’a déjà dit, chacun a sa place, lors des saluts collectifs, dans le Dojo ; l’élève le plus ancien sera plus près du Joséki, le plus récemment arrivé, près du Shimoséki. Lorsqu’il y a plusieurs rangées, les plus anciens sont plus proches du Kamiza tandis que les nouveaux, proches du Shimoza. Donc les placements se font selon deux critères :la largeur et la profondeur.
Historiquement, les raisons de cette manière de se placer sont diverses. D’abord, les élèves les plus récent devaient entretenir, nettoyer le Dojo et donc montaient sur le Tatami après les anciens. De plus, en hiver, ces places étaient les moins confortables car plus près de la porte et il semble que ce genre d’endurcissements faisaient partie intégrante de la pratique. Une deuxième raison est en relation avec la confiance que le senseï accordait à ses élèves, en effet ne connaissant pas les nouveaux arrivés, ils étaient à sa droite étant le côté le plus facile à atteindre au moment de dégainer le sabre. Enfin, la raison symbolique qui marque une progression, un cheminement dans la pratique.
Lorsqu’on pénètre dans un Dojo, chargé de toutes ses affaires ( armes, sacs…), on pose tout près du Shimosa et l’on salut en direction du Kamiza depuis l’entrée. C’est le tout premier signe de respect envers le Dojo.
Si l’on est spectateur, on peut se placer de dos à n’importe quel mur sauf au Kamiza. La discrétion maximum est de rigueur, ainsi on parle à voix basse et on salut les gens que l’on connaît sur le Tatami à distance. Il n’y a pas de salut avec de grandes effusions, des tapes dans le dos, etc.
Durant les saluts généraux, le spectateur est debout, silencieux, il peut participer au salut en même temps que les pratiquants en s’inclinant légèrement.
Avant de monter sur le Tatami, il faut ranger les armes. Elles doivent être posées sur le sol au bord du Tatami, jamais contre un mur car elles pourraient tomber, et de manière à pouvoir y accéder le plus rapidement possible. La pointe et la lame du Tanto et du Bokken le plus éloignés du Kamiza.
Personne ne doit enjamber les armes ou piétiner les chaussures.
Le vestiaire (datsuisho) est donc un premier "sas". Enfiler le keikogi, c'est retrouver SHOSHIN, l'esprit du débutant avant d'accéder au dôjô et de recevoir pleinement l'enseignement qui nous sera donné. Ainsi, cet acte doit être effectué en pleine conscience ("ici et maintenant") et non pas automatiquement.
Il faut revêtir le keikogi en se liant aux aspects positifs de l'individualité, en pensant à une ou plusieurs qualités que l'on désire acquérir.
C'est l'occasion d'une première demande, de prendre une ou plusieurs résolutions pour un meilleur devenir. Par l'intermédiaire de la loi d'analogie (par association, lien ou relation), il est possible de se défaire de certains de nos défauts tout en abandonnant, provisoirement, les vêtements utilisés dans la vie ordinaire et ainsi de se rapprochant de nos qualités manquantes tout en revêtant le keikogi.
Ainsi, en déposant un habit journalier, vous déposez un défaut, un souci, une pensée sombre pour la remplacer par une vertu, une pensée positive portée par la blancheur de votre keikogi.
Il est d'ailleurs possible de connaitre l'état d'esprit et le niveau d'un pratiquant à la seule manière de revêtir son keikogi, de nouer sa ceinture ou de lacer son hakama...
Une fois les vêtements "civils" enlevés, enfilez la veste en commençant par la manche droite, la droite symbolisant la... droiture, la sincérité, la raison.
Nous retrouvons donc des éléments symboliques de première importance dans la veste : aspects solaires (le pan droit) et lunaires (le pan gauche).
Tous les rituels bénéfiques (blanc, soleil) utilisent des circumductions dans le sens de rotation des aiguilles d'une montre (vers la droite).
En revanche, tous les rituels destructeurs (noir, lune) utilisent des circumductions dans le sens inverse des aiguilles d'une montre (vers la gauche).
Ainsi donc, le croisement de la veste à l'envers, pan droit sur le côté gauche, est réservé aux morts...
D'un point de vue pratique, cette façon d'enfiler la veste ne relève pas du hasard : dans les arts martiaux japonais, le DAISHO (paire de sabres) se porte sur la hanche gauche de manière à pouvoir facilement dégainer l'un des deux sabres en cas d'attaque. C'est d'ailleurs pour cette raison que les japonais circulent à gauche afin que les sabres ne se heurtent pas en croisant un autre guerrier - ce qui relevait de la provocation grave en duel. Par ailleurs, sous le pan gauche de la veste peuvent être dissimulées diverses armes de poing comme le TANTO (couteau), des SHURIKEN (armes de jet), ou encore du papier japonais nécessaire à essuyer la lame du KATANA maculée de sang après un combat...
Keikogi
KEI : se souvenir, demeurer fidèle, le fil > KO : ancien, passé, ancêtre > GI : tenue, habit, vêtement
La tenue d'aïkido se nomme Keikogi, ou Dogi, un vêtement blanc identique à celui utilisé en Karatédo ou en Judo (mais aussi par les prêtres dans les temples).
Elle est composée d'une veste (uwagi), d'un pantalon (zubon) et de la ceinture (obi)). Enfiler une nouvelle tenue, de couleur blanche, de surcroît, aménage un premier instant pour le "lâcher-prise" de nos pensées discursives. Le blanc est synonyme de virginité. Il symbolise la pureté d'intention, la sincérité, la droiture.
Le blanc représente également la lumière, c'est-à-dire la connaissance. De même, la ceinture du débutant est blanche.
Obi
La ceinture sert à maintenir fermement le hakama en place. La pression qu'elle exerce sur les hanches (koshi) et sous le nombril (seika tanden) favorise le placement correct du centre de gravité et du hara (centre d'énergie). Chaque discipline possède sa manière de nouer le obi, appropriée à sa pratique. Pour le Katori Shinto ryu, le noeud est traditionnellement placé à l'arrière, au niveau de la cinquième lombaire. En aïkido, la pratique de chutes impose une disposition sur le ventre.
La ceinture est en relation directe avec les grades ou le rang dans les écoles traditionnelles d'arts martiaux (ryu).
De nos jours, il existe différentes couleurs de ceintures dans les kyu. Ce système a été instauré par le professeur de judo Kawaishi afin de satisfaire l'impatience de ses élèves européens...
Le grade est le signé extérieur d'une hiérarchie. Il indique une valeur au sein d'une école et permet de situer les pratiquants les uns par rapport aux autres.
Il marque un niveau de progression physique, théorique, technique et éthique dans la tradition martiale. A ce titre, il peut être source d'efforts et d'émulation.
Mais attention : la vraie valeur d'un homme ne se situe pas toujours là où on pense... La ceinture fait parfois rêver et tomber dans les entraves plus d'un esprit qui se croyait fort...
Le obi constitue essentiellement une étape vers la connaissance de soi et des autres.
Hakama
Souvent, dans le domaine des arts martiaux, les européens pensent que le hakama peut être vu comme une marque de haut grade, au même titre que la ceinture noire, mais il n'en est rien.
En fait, dans l'histoire du Japon, le hakama indiquait l'appartenance à un groupe. Chaque dojo ou temple, disposait d'un schéma de hakama qui permettait de savoir de quel dojo venait le pratiquant (ou prêtre). N'oublions pas qu'au Japon, la notion de groupe est très importante, plus que la notion d'individu.
Ainsi, lorsqu'un nouveau pratiquant rejoignait un dojo, on se dépêchait de lui offrir son hakama, afin que l'on puisse l'identifier comme appartenant au groupe. Il n'était pas du tout question de niveau de pratique, seulement d'appartenance.Cette amalgame provient d'un fait historique: Après la guerre au Japon, le prix des hakama était si élevé qu'il ne restait plus beaucoup de gens qui pouvait s'offrir un hakama. Ainsi, seuls ceux qui avaient acheté des hakama avant la guerre en portaient. Et quand les soldats américains débarquèrent au Japon, il virent que ceux qui portaient le hakama étaient meilleurs que ceux qui n'en avaient pas, en effet les plus ancien en portaient et les plus jeune non. Et comme le système de ceintures de couleurs était déjà connu, ils se sont dit que le hakama devait être la même chose pour l'Aïkido, cela reflétait le niveau. Et voila comment les gens ont fini par croire que le hakama était la reconnaissance d'un haut gradé.
Donc, maintenant, le hakama représente effectivement une garantie de niveau, mais dans l'esprit, il représente l'appartenance.
Il faut également savoir que le nombre de plis du hakama possède aussi une signification. D'après O sensei Morihei Ueshiba, les 7 sept plis rappellent les sept vertus du Budo :
à l'arrière du hakama:
- Chu : La loyauté, Koh : le respect des fondamentaux.
à l'avant du hakama :
- Gi : Les valeurs morales de justice et d'honneur, Jin : La charité et la générosité, Rei : Courtoisie et l'étiquette (la gratitude), Shin : La sincérité et l'engagement, Chi : sage et intelligence,
"... Nous retrouvons ces qualités chez les samourai d'antan. Le hakama nous incite à refléter la vraie nature du BUSHIDO. Le port du hakama symbolise les traditions qui se sont perptéuées de génération en génération. L'aïkido étant issu de l'esprit du BUSHIDO, nous devons nous efforcer dans notre pratique de polir les sept vertus traditionnelles."
O-Sensei Ueshiba Morihei
Ces plis ont une signification religieuse pour les japonais. Les deux plis à l'arrière dérivent d'un verset d'un mythe japonais. D'après cette histoire, à l'époque de l'unification nationale du Japon, les Dieux de la guerre aidèrent le Dieu du soleil (le plus important des Dieux japonais) et travaillèrent ensembles pour gérer une nation en n'utilisant que leur dignité, et sans recourir à l'usage des armes. Chacun des plis représente un Dieu de la guerre, nommés Take-Mizazuchi-no-Kami et Futsu-Nushi-no-Kami. Le dosseret (koshi-ita), qui rassemble les deux plis, représente le Dieu du soleil, Amaterasu-Omikami.
Dans son ensemble, cela représente le concepte de wa (harmonie). Les cinq plis à l'avant représentent les cinq principes qu'une personne doit posséder: Jin (l'affection), Gi (la vertue), Reï (la courtoisie), Chi (la sagesse), et Shin (la sincérité).Le hakama foncé et le keikogi blanc représentent l'union des contraires (in/yo, ou TAIKI). Ces deux polarités s'unissent au niveau du HARA (ventre), c'est-à-dire au obi. Le seika tanden est le centre de tout mouvement, fruit d'une harmonisation correcte entre ces deux principes.On plie le hakama de la manière suivante : tout d'abord, on distingue la face et le dos. Tout ce qui a une face a un dos; tout a deux aspects.Nous nous référons ici au concept d'omote et ura. Une fois qu'on a accordé les plis du vêtement, on le retourne et on commence à le plier en trois - les trois plans de toute vie : un plan ciel, un plan terre, un plan médian.
L'homme vit les pieds sur terre, la tête au ciel. L'homme vit entre son karma et son destin, entre son passé et son futur.
Ensuite, on prend les deux cordons plus longs, ceux qui correspondent à la face avant du hakama.
Après avoir retourné une nouvelle fois le hakama, on met le cordon droit dessous et le gauche dessus, ce sont les deux grandes lignes d'énergie, IN et YO. Puis on noue.
Il y a un mouvement de haut en bas, puis immédiatement de bas en haut. C'est l'énergie qui descend se matérialiser et qui est immédiatement re-éthérisée, renvoyée au ciel.
Le noeud sera à cheval sur le tiers supérieur et le tiers médian.
Le pliage se fait toujours en seiza. Aucune autre posture n'est correcte.
Quand le hakama sera plié, il sera remis à son propriétaire, toujours à genoux, en le remerciant.
Le professeur donne son hakama à l'élève qui désire le plier en le remerciant à l'avance.
Selon notre conception, le hakama ne correspond pas à un grade ou niveau quelconque, mais il est réservé aux anciens (sempai) qui désirent s'impliquer activement au sein de l'école. Celui qui porte le hakama se voit confier une véritable charge, dans le sens chevaleresque du terme, Il doit respecter et exprimer toutes les qualités de fidélité, de respect, de courage, de bonté. Revêtir le hakama représente donc davantage une marque de devoirs - envers soi et les autres - du sens guerrier du bushido (la voie du guerrier), plutôt qu'une simple distinction honorifique.
Nous rappelant cela, nous le porterons juste.