Le pourquoi de la Commission Nationale Féminine :
Cette question avait été posée il y quelque temps à des féminines (SESERAGI N° 49), maintenant en charge de la CNF ; voici leur réponse.
Nathalie GERIN-ROZE
L’Aïkido est une discipline ouverte à tous et à toutes quelque soit l’âge, le sexe, la taille... Nous avons la chance de pouvoir pratiquer tous ensembles sur les tatamis sans catégorie de poids, de force. Il n’y a pas d’Aïkido spécifiquement féminin et, espérons le, il n’y en aura jamais. La pratique nécessite d’utiliser la souplesse plutôt que la force physique : nous sommes dès lors avantagées par rapport à ces messieurs !
Les femmes ont leur place sur les tatamis et peuvent donc progresser au sein de cette discipline .Et pourtant, moins d’une trentaine d’entre elles ont un grade compris entre le 4ème et le 6ème dan sur l’ensemble total des pratiquants de la Fédération. La place des femmes dans l’Aïkido semble être étroitement liée à celles des femmes dans la société.
C’est pourquoi la commission féminine est là pour aider, encourager, accompagner, développer par ses actions la présence des femmes dans la pratique à tous les niveaux et en permettant qu’une femme puisse, si elle le souhaite, pouvoir, au même titre qu’un homme à compétence égale, prendre des responsabilités sur et hors des tatamis : ni place réservée, ni place refusée.
Dominique MASSIAS. Coordonnatrice de la CNF.
Bâtissons quelque chose de concret
Outre l’orientation voulue par le Ministère de Sports, il faut rappeler que les femmes, au sein de la FFAB, ne représentent que 24% des pratiquants. Ces pourcentages sont très faibles au regard des atouts de la discipline pour les femmes : pas de compétition, pas de relation de force, souplesse, etc.
Il faut aussi avoir en mémoire les éléments de l’enquête auprès des femmes.
Il est nécessaire de mettre en valeur les femmes, mettre en place une politique d’accueil des femmes avec leur spécificité, reconnaître leur différence, leur recherche, leur demande et … changer la mentalité de certains. Par ailleurs, les femmes sont souvent laissées de côté, alors que certaines ont les mêmes valeurs que les hommes. Les femmes pratiquantes peuvent aussi assurer des responsabilités au sein des instances fédérales ou des clubs.
Nous aussi, bâtissons quelque chose de concret, des projets structurés, et qui fonctionnent. Agir, informer, communiquer, proposer par l’information des stages spécifiques, des affiches qui interpellent, expliquer le bien-fondé de l’Aïkido, expliquer aux femmes qu’au-delà de la préparation physique, au-delà des techniques, il y a ce travail incessant de l’Aïkido qui donne une force mentale à toute épreuve, l’ouverture envers les autres, oser regarder plus loin que devant soi.
Béatrice BARRERE
Pourquoi la commission féminine ?
Très souvent, lorsque l'on parle de féminin, on y oppose le masculin, réflexe naturel, les 2 sont indissociables comme le ying et le yang.
J'ai commencé l'AIKIDO vers l'âge de 14 ans dans un petit dojo de la campagne Lyonnaise, ou il y avait un unique vestiaire hommes et femmes. J'ai passé de nombreuses heures sur le tatami avec mes amis, copains et partenaires d'une technique, hommes et femmes. Chaque moment avec eux était différent, aussi différent que chacun peut l'être et ce quelque soit son genre.
J’ai eu cette chance de ne jamais percevoir de différence entre hommes et femmes mais seulement les différences de l’Homme.
Alors pourquoi une commission féminine ? Pour ouvrir encore plus cet art universel à tous et répondre aux questions que des femmes et des hommes pourraient naturellement se poser pour mieux se comprendre et pratiquer ensemble.